Un arrêté publié au Journal officiel le 5 septembre 2025 apporte deux modifications importantes concernant l’obligation de formation Certibiocide pour les professionnels de santé. D’une part, l’entrée en vigueur de cette obligation est reportée au 1er juillet 2027 (au lieu du 1er janvier 2026). D’autre part, cette formation est désormais intégrée au dispositif de certification périodique des professionnels de santé humaine, qui repose sur un cycle de six ans.

 
Pour les Chirurgiens-Dentistes de France (Les CDF), ce nouveau report est un signe encourageant. Il confirme que cette réforme, dont nous dénonçons depuis longtemps l’absurdité, rencontre une forte opposition et pourrait à terme être abrogée. Notre position reste inchangée : l’obligation Certibiocide n’a pas lieu d’être et doit être supprimée.
 

Une obligation inadaptée et inefficace

Rappelons que l’application stricte de cette obligation :
  • Repose sur une interprétation abusive de la réglementation, alors que la formation initiale des professions de santé couvre déjà l’utilisation et la manipulation des produits désinfectants. 
  • Crée une distorsion au sein de l’Union européenne : aucun autre pays n’ayant imposé une telle contrainte à ses praticiens. 
  • Présente une efficacité très largement contestable : les professionnels pourraient aisément contourner la règle en recourant à des produits grand public ou en s’approvisionnant à l’étranger.
 

Une mobilisation interprofessionnelle

Face à cette situation, la mobilisation interprofessionnelle s’intensifie. L’UNPS, qui fédère l’ensemble des professions de santé libérales, demande une exemption totale. Un groupe de travail interprofessionnel a été constitué, associant également des universitaires et des représentants de terrain, pour porter des arguments solides auprès des pouvoirs publics.

Les discussions restent en cours entre le ministère de la Santé et celui de la Transition écologique. Le premier plaide pour une exonération, reconnaissant l’impossibilité matérielle de former dans les délais tous les professionnels concernés. Le second défend une solution intermédiaire, inspirée du modèle vétérinaire, sous la forme d’un module en ligne accompagné d’un questionnaire périodique. Si aucun consensus n’est trouvé, la décision sera tranchée au niveau interministériel par le Premier ministre. À défaut, un nouveau report de l’échéance n’est pas à exclure.

La position des CDF

Les CDF restent pleinement mobilisés, aux côtés de l’UNPS et des autres professions de santé, pour défendre une position ferme : seule une exemption totale apporterait une réponse juste et proportionnée.

Le report au 1er juillet 2027 doit être vu comme une étape positive, mais il ne saurait constituer une solution définitive. Cette obligation reste injustifiée et inadaptée : son abrogation complète demeure notre objectif.

Pierre-Olivier DONNAT, Président des CDF

Politique

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