Il sent déjà fort le sapin, ce calendrier de l’Avent !
Dans l’hémicycle, on sait bien que le chocolat « ça donne des caries et ça fait grossir », aussi nos députés ont-ils choisi, cette année, un calendrier de l’Avent qui ne se mange pas, et qui a pour thème la grande aventure de la censure politique.
Jouant avec ce rituel en usage dans de nombreuses familles et écoles pour attendre les fêtes, nos politiciens ont donc décidé d’ouvrir chaque jour une case avec fébrilité, pour patienter, selon les camps, jusqu’au grand jour ou au grand soir !
Dès le dimanche 1er décembre, de la première case a jailli un concert de conjectures politiques et d’hypothèses constitutionnelles, faisant déjà regretter chocolat et autres friandises !
Le lendemain, ce fut au tour du Premier ministre d’ouvrir sa case du 49.3 et d’engager la responsabilité du Gouvernement sur le budget de la Sécurité sociale pour 2025.
Puis vint la case intitulée « Incertitudes et risques de crise financière », et tous les regards se sont tournés vers celle du 4 décembre. Celle-ci était en effet très attendue, car son ouverture augurait plus celle d’une boîte de Pandore que d’un Kinder surprise ! Et c’est ainsi que la motion de censure déposée à l’Assemblée nationale fut approuvée par 331 voix sur 574.
Le chemin parlementaire du Pro jet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 a donc chuté avec la censure du Gouvernement de Michel Barnier. D’aucuns trouvèrent alors la potion bien amère, surtout ceux qui gardaient le souvenir ému des douceurs gastronomiques du calendrier des meilleures années !
Après les mois d’errance liés à la dissolution de juin 2024, cette case « censure » a ouvert de façon plus que probable une nouvelle période d’attentisme, dont notre pays et notre système de santé n’avaient nul besoin.
Il est un chapitre qui en pâtit particulièrement car il ne pouvait s’ouvrir qu’après l’adoption de mesures contenues dans ce PLFSS, c’est celui de la prévention bucco-dentaire et de l’EBD 2.0 modernisé, revalorisé et annualisé.
Par quelles acrobaties juridiques faudra-t-il passer pour que les dispositions conventionnelles concernant spécifiquement la prévention, et actées depuis 2023, puissent s’appliquer l’année prochaine ?
Les prochains jours, et les prochaines cases de ce calendrier, nous le diront.
À défaut d’une loi de finances et de perspectives politiques claires, seules susceptibles de répondre aux besoins en santé de l’ensemble de la population, il sent déjà fort le sapin, ce calendrier de l’Avent !