CDF Mag : Qu’est-ce qui vous a mené à l’odontologie ?
Gustave de Ravignan : Je ne suis pas issu d’une lignée de médecins. Mais la plupart des amis de mes parents exerçaient une profession médicale. Ma marraine était chirurgien-dentiste. Cet entourage m’a rendu le monde du soin très familier. Au lycée, je suis allé frapper à la porte du chirurgien-dentiste de la famille pour demander un stage. Cette expérience a fini de me convaincre. Je voulais du relationnel, du manuel, du diagnostic… Tous ces éléments étaient réunis. Après des études à la faculté d’odontologie de Bordeaux, j’ai fait mon service militaire en Nouvelle-Calédonie, 16 mois durant lesquels j’ai pu soigner les populations les plus défavorisées et faire de la prévention dans les écoles. De retour dans le sud-ouest, je me suis installé en libéral à Bayonne. Je tiens beaucoup à cet exercice, à une pratique proche des patients.
Et aux CDF ?
G. de R. : J’ai adhéré dès que je me suis installé ! Puis, il y a 15 ans, je passais à la Maison du chirurgien-dentiste à Bayonne, un lieu qui réunissait alors le conseil départemental de l’Ordre, l’UFSBD… et les CDF qui cherchaient de nouveaux membres. J’avais 40 ans, plus de disponibilités qu’à mes débuts et l’envie de m’investir pour défendre ma profession. J’ai donc rejoint le conseil d’administration des CDF du 64. Il y a encore peu de temps, notre syndicat bénéficiait de deux antennes, l’une au Pays basque et l’autre dans le Béarn. Notre configuration actuelle, basée à Bayonne, est relativement récente. Actuellement, nous comptons 150 adhérents et un CA composé de sept membres.
Quelles sont les spécificités de votre département qui figure parmi les plus fortement dotés en chirurgiens-dentistes ?
G. de R. : Le département est très attractif. Nous totalisons 686 chirurgiens-dentistes dont 597 libéraux. Les derniers chiffres montrent une densité de 99,17 praticiens pour 100 000 habitants contre 70,95 pour la moyenne nationale. Cependant, la répartition reste inégale. La très grande majorité des chirurgiens-dentistes exercent sur la côte Atlantique. En revanche, dans les terres, côté Béarn, certaines zones sont sous-dotées et les délais pour obtenir un rendez-vous sont plus longs. Pourtant, le zonage de la profession n’identifie qu’une seule zone, Anglet, comme non prioritaire. Cela nous interpelle car l’ensemble des villes côtières sont très bien dotées. Enfin, nous notons également, depuis quatre ou cinq ans, une multiplication des centres dentaires.
Quels sont les sujets à l’ordre du jour des CDF 64 ?
G. de R. : Nous travaillons à la mise en place d’un système de vigilance sur les obligations de formation. Nous avons mis en place des formations règlementaires pour l’obtention de l’Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU) de niveau 2 ou encore, la prescription d’examens et l’utilisation d’un appareil cone beam CT. En 2024, nous avons également proposé des formations sur la maîtrise des évolutions de la CCAM. Autre enjeu, le développement de nos outils de communication. Enfin, nous avons lancé des « After cab ». Ces moments de rencontre ont lieu au moins deux fois par an pour permettre aux praticiens – parfois isolés dans leur exercice – de venir échanger sur notre profession en perpétuel mouvement, mais pas seulement ! C’est aussi un temps pour sortir la tête du guidon ! Le prochain aura lieu au printemps. Par ailleurs, la prochaine assemblée générale des CDF 64 se tiendra le 30 janvier 2025.
Propos recueillis par Gersende Guillemain