Paris, le 7 novembre 2025
PPL Daubet : une avancée pour la santé orale, mais…
La proposition de loi créant la profession d’assistant en santé bucco-dentaire (dite “PPL Daubet”) – sous couvert de l’enclenchement d’une procédure accélérée – modifiée par la commission des Affaires sociales, a été adoptée à l’unanimité en séance publique au Sénat ce jeudi 6 novembre 2025. Les Chirurgiens-Dentistes de France (Les CDF) saluent la création de ce nouveau métier attendu de longue date, qui constitue une avancée majeure pour la santé orale. Ils restent néanmoins vigilants : présenté comme une réponse aux difficultés d’accès aux soins dentaires, ce texte ne peut constituer la seule réponse aux enjeux démographiques de la profession.
Là où il n’y a pas de chirurgien-dentiste, il n’y aura pas d’assistant en santé bucco-dentaire.
Une proposition qui ne cerne pas tous les enjeux
Les CDF estiment que la création de ce nouveau métier, s’il est destiné à « libérer du temps médical aux chirurgiens-dentistes», n’apportera aucune solution structurelle au manque de praticiens dans de nombreux territoires.
La lutte contre les déserts dentaires ne peut se résumer à la création d’un nouveau métier. Le vrai levier réside dans une meilleure répartition des chirurgiens-dentistes et dans l’accompagnement des jeunes professionnels dans leur installation.
Ils rappellent que la profession a consenti à la régulation des installations dans les zones “non prioritaires”, un effort majeur inscrit dans la Convention pour améliorer l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.
Le nécessaire encadrement de ce nouveau métier
Le texte tel qu’il est présenté, prévoit que l’assistant en santé bucco-dentaire puisse se voir confier certaines tâches déléguées sous la supervision d’un chirurgien-dentiste, mais également des actions de prévention en dehors du cabinet.
Les CDF réaffirment la nécessité pour l’assistant en santé bucco-dentaire d’exercer son activité sous le contrôle exclusif et effectif du chirurgien-dentiste, sous réserve que le praticien soit présent sur site et puisse intervenir à tout moment.
Une indispensable co-construction avec les acteurs représentatifs de la branche des cabinets dentaires
Les CDF rappellent que les modalités de la formation et des activités de ce nouveau métier doivent rester sous l’égide des organisations représentatives de la branche (praticiens et assistants réunis au sein de la CPNEFP*) à l’identique des dispositions concernant l’assistant dentaire de niveau 1.
Les CDF saluent cette possible évolution de carrière pour leurs assistants dentaires. Ils réaffirment néanmoins, que la branche des cabinets dentaires doit rester maître d’œuvre des référentiels compétences, formation, et certification de ce nouveau métier.
*Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle des cabinets dentaires, composée des syndicats représentatifs employeurs et salariés de la branche des cabinets dentaires.