À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, les Chirurgiens-Dentistes de France (CDF) alertent sur l’injustice persistante concernant les droits associés à la maternité des professionnelles de santé libérales.
Aujourd’hui en France, un chirurgien-dentiste sur deux est une femme avec une progression constante qui devrait aboutir à une profession majoritairement féminine dans les années à venir.
Cette mixité reflète une évolution entamée de longue date pour un métier de santé indispensable à la population française. Il reste cependant des défis à relever, notamment en ce qui concerne la question de plus en plus prégnante du congé maternité.
Les indemnités journalières existantes sont très insuffisantes pour couvrir les charges fixes d’un cabinet dentaire et ne peuvent être perçues sans un arrêt d’au moins 8 semaines. Les jeunes praticiennes enceintes doivent faire face à une alternative inacceptable : soit elles ne s’arrêtent quasiment pas de travailler pour payer les charges fixes de leur cabinet, soit elles assument de lourdes pertes financières si leur état de santé ne le permet pas.
Une dernière option s’offre à elle : ne pas s’installer en libéral tant que leur situation familiale n’est pas stabilisée et être salariée dans des centres dont les choix d’implantation ne correspondent pas aux besoins de santé publique.
Avec la croissance des déserts médicaux, l’attractivité de l’exercice libéral est plus que jamais un enjeu de santé publique. Dans une profession féminisée, le poids financier du plateau technique, a fortiori en début d’activité, pénalise lourdement tout arrêt de travail et les assurances prévoyance ne couvrent pas la maternité.
Alors que les médecins n’affrontent pas le même poids financier pour leur installation, ils bénéficient d’une mesure conventionnelle qui prend en compte les charges fixes de leur cabinet pendant le congé maternité. Cet avantage social maternité (ASM) doit être ouvert et adapté aux chirurgiens-dentistes.
En tant que syndicat représentatif de la profession, Les CDF demandent une habilitation législative à négocier une compensation maternité dans le cadre conventionnel avec l’objectif d’une meilleure attractivité de l’exercice libéral.
La Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 sera le vecteur nécessaire à cette habilitation.
Il est indispensable que les députés et sénateurs garantissent aux chirurgiennes-dentistes libérales une juste équité face aux exigences d’une profession de santé au service de la Nation.