Profession médicale à part entière, la profession de chirurgien-dentiste est garante de la santé orale des patients. Elle ne peut pas être exercée sans une formation universitaire règlementée et matérialisée par son titre, rappellent les CDF. Pourtant l’Assurance maladie prend des libertés avec ce titre et projette d’y porter atteinte dans une lettre aux assurés.
L’Assurance maladie prépare une campagne de communication pour informer les Français du nouvel Examen bucco-dentaire (EBD) mis en place à partir de 2025. Tous les jeunes de 3 à 24 ans auront alors accès chaque année à cet EBD, qui doit être entièrement pris en charge par l’Assurance maladie et les assurances complémentaires et qui marque la volonté des chirurgiens-dentistes de s’engager fortement dans la prévention.
Sans aucune considération pour la profession, l’Assurance maladie persiste à vouloir réduire le titre de chirurgien-dentiste au simple sobriquet de « dentiste ». Sa justification n’est pas flatteuse pour les Français qu’elle considère trop simplets pour comprendre que le chirurgien-dentiste est le professionnel de santé de proximité en charge de la santé orale.
Les CDF rappellent que la réunion des deux termes « chirurgien » et « dentiste » est apparue la première fois au 18e siècle dans le livre du chirurgien Pierre Fauchard intitulé « Le Chirurgien- Dentiste, ou Traité des Dents ». Crée en 1892, le titre de chirurgien-dentiste est inscrit depuis dans le Code de la santé publique (Article L.4141-3).
Autrefois « arracheurs de dents » ou « bricoleurs de prothèses » agissant en places publiques, formés sur le tas ou dans des écoles plus ou moins professionnelles, les chirurgiens-dentistes tiennent à rappeler ce qu’ils sont aujourd’hui : une profession médicale titulaire d’un titre universitaire.
Les CDF n’acceptent pas qu’une institution comme l’Assurance maladie les renvoie à une image du passé. C’est plus qu’un symbole qui se trouve attaqué, c’est la reconnaissance de la médicalité de la profession dentaire qui est niée alors même qu’il s’agit d’ouvrir l’avenir sur davantage de prévention et c’est les Français qui sont méprisés.
La simplification du titre de chirurgien-dentiste auprès des assurés destinataires de ce courrier, porte un préjudice à la profession et fait main basse sur 200 ans d’histoire.
L’Assurance maladie balaie d’un revers de la main les combats qui furent nécessaires pour obtenir la liberté de prescription en 1971, la capacité professionnelle en 1972, la création des facultés d’odontologie, le doctorat d’exercice, tout ce qui justifie et donne sa substance à ce titre universitaire de chirurgien-dentiste. Des combats menés principalement par les CDF.
Après le désinvestissement de l’État dans la santé orale des Français avec la réduction en 2023 des remboursements obligatoires à 60% de tous les actes dentaires, l’Assurance maladie ne trouve rien de mieux aujourd’hui que de déconsidérer la profession.
Les CDF jugent que ce n’est pas la bonne méthode pour mobiliser les chirurgiens-dentistes sur ce nouvel Examen annuel, ni pour le faire prendre au sérieux par les Français.