Carie, maladie parodontale, érosion, traumatisme… Les sportifs de haut niveau sont particulièrement exposés », commence le Dr Jean-Luc Dartevelle. Voilà plus de deux décennies qu’il consacre une partie de son exercice aux athlètes, notamment ceux de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep). Une journée par semaine depuis 17 ans, il quitte son cabinet de Truchtersheim, à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, pour rejoindre l’Insep dans le 12e arrondissement de Paris. Sur place, une équipe de 85 soignants dont 5 chirurgiens-dentistes officient auprès des (futurs) champions. « Les athlètes que nous accueillons sont de haut ou très haut niveau, indique le praticien. Ils sont donc sur une ligne de crête. La moindre petite perturbation peut gâcher la compétition. »
J-70 avant les JO
À l’approche des Jeux olympiques, l’agenda est rempli, mais pas plus qu’à l’accoutumée. « Certains athlètes sont à la recherche des minimas pour se qualifier, d’autres le sont déjà et suivent le stage de préparation, rapporte le Dr Dartevelle. De toute façon, il y a une règle de base, on ne touche pas à un athlète performant avant une grosse compétition ! Évidemment en cas de carie douloureuse, on traite, on temporise avec un pansement calmant par exemple. En sortant du cabinet, le sportif ne doit plus être perturbé par la douleur. »
Durant les JO, le cabinet dentaire de l’Insep sera ouvert 6 jours sur 7. « J’assurerai la permanence un jour ou deux par semaine, rapporte le chirurgien-dentiste. Accompagner un sportif, c’est du suivi au long cours. » L’Insep impose un bilan dentaire annuel à l’ensemble des athlètes. « Depuis quelques années, ce bilan ne fait plus partie du suivi médical réglementaire, note le praticien. Une aberration quand on sait ce qu’un problème dentaire peut engendrer chez un sportif. »
Médaille d’or de la carie
Car qui dit activité physique intense et longue, dit besoin d’un apport énergétique régulier. « C’est une forme de grignotage, relève le Dr Dartevelle. Et leur carburant, c’est le sucre ! » Alors entre l’acidité des boissons énergétiques, les pâtes, les bananes, les barres protéinées consommées avant, pendant et après l’effort, les sportifs se placent sur la première marche du podium en matière de risque carieux.
Autres ennemis (très présents) du sportif de haut niveau : la bouche sèche provoquée par l’activité physique intense et le stress. « Tout cela majore les risques de caries, de maladies parodontales, et d’érosion. Cette dernière peut avoir une cause chimique en présence d’hyposialie, ou mécanique en présence de bruxisme lié au stress. Nous menons donc un important travail de prévention et de sensibilisation aux bons gestes d’hygiène bucco-dentaire. »
Traumas et posture
Fractures dentaires ou osseuses, expulsions, concussions ou luxations dentaires… Bon nombre d’athlètes pratiquant des sports de combat ou de contact s’exposent à ce genre de traumas. « L’idéal est d’agir en amont avec un protège-dents sur-mesure fait par un chirurgien-dentiste, préconise le soignant qui en conçoit des dizaines par an. Les athlètes sont de plus en plus nombreux à en utiliser. Ils font bien plus attention à leur santé bucco-dentaire que leurs aînés. »
Le chirurgien-dentiste investit également le champ de la posturologie. « Une modification de l’une des trois constantes de l’équilibre que sont la vision, les appuis podaux et le plan d’occlusion peut affecter la posture de l’athlète, constate Jean-Luc Dartevelle, également membre de la consultation posturale de l’Insep. Une étude menée auprès de l’équipe de France de tir à l’arc nous a montré qu’une modification au niveau de l’occlusion dentaire avait permis de rétablir le centre de gravité de l’archer et d’augmenter sa stabilité. Un suivi avait été mis en place avec le kiné. Résultat, les archers ont brillé au niveau mondial. »
Les dents… de la victoire
Le praticien soigne aussi la performance. « Je ne suis que chirurgien-dentiste, tempère le praticien, par ailleurs adepte de course à pied et d’arts martiaux. Mais les athlètes sont reconnaissants. Ils reviennent souvent me voir avec leurs médailles. Et ils ont mon numéro de portable en cas de souci. » Se laissant aller à la confidence, il raconte : « Je suivais le boxeur Nordine Oubaali, j’avais réalisé son protège-dents. Il est devenu Champion du monde WBC. Un titre très prisé… qu’il a gagné à Las Vegas face à un Américain ! Quelques instants plus tard, je reçois un appel en visio. J’étais l’une des premières personnes à laquelle il montrait sa ceinture de champion du monde. »
L’Insep… en chiffres et en lettres
Depuis 50 ans, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) est le centre de référence des sportifs français de haut niveau. Le centre, qui s’étend sur près de 28 hectares, dispose d’installations sportives de pointe, d’experts de la performance et d’équipes médicales et paramédicales dédiés aux sportifs. L’Insep participe également à des programmes de recherche, à la production et à la diffusion des connaissances sur le sport de haut niveau. Actuellement, 780 sportifs, 208 entraîneurs fédéraux et 318 internes scolarisés de la 3e à la terminale y sont accueillis.
chaque annéeLa loi prévoit le maintien de l’exonération de l’impôtsur le revenu pour les rémunérations inférieure à troisSMIC jusqu’au 31 décembre 2026. Mais la loi prévoit également qu’avant le 31 décembre2024, le Gouvernement remette au Parlement unrapport d’évaluation de la prime de partage de la valeur.Ce rapport comprend des données quantitatives sur le recours au dispositif et évalue le respect, tout au longde son application, des conditions d’attribution,notamment au regard de l’évolution de son régimesocial et fiscal. Si son coût fiscal est conséquent, il n’est pas impossible que le Parlement revienne sur l’exonération de la PPV à l’IR