Dans son allocution d’ouverture, Arnaud Robinet a émis l’idée qu’il n’y avait plus de querelles entre les secteurs privé et public dans notre système de santé, l’ensemble des acteurs étant là pour répondre à l’offre de soins des concitoyens. Cela dit, il n’a pu s’empêcher d’enchaîner en affichant sa déception quant à la grève des cliniques annoncée pour le lendemain et en appelant à la responsabilité de chacun… Il s’est ensuite félicité que l’hôpital soit toujours présent pour répondre aux besoins.
Puis il est revenu sur l’importance de redonner du sens à l’engagement de l’ensemble des professionnels de santé en les recentrant sur leur cœur de métier. Dans ce cadre, la FHF recommande d’ouvrir les formations et les parcours pour une réponse plus agile aux besoins de santé ainsi que d’anticiper et d’accompagner les reconversions et évolutions professionnelles en s’adaptant aux progrès médicaux comme technologiques. Il s’est également arrêté pour appeler à une révolution de l’environnement de travail au moment où la parole s’est libérée sur les violences sexuelles à l’hôpital.
L’un des grands chantiers énumérés, bien que cités en dernier, était celui du grand âge : notre pays comptera bientôt 2,5 millions de personnes supplémentaires de plus de 80 ans. Défaitiste, le président de la FHF a indiqué que nous n’étions « pas prêts à le relever le défi », mais a rappelé que c’était le cas de tous les pays européens : nous voilà rassurés !
Enfin, Arnaud Robinet a conclu son propos : « La fraternité doit nourrir l’exigence de solidarité entre les métiers, mais aussi entre les acteurs hospitaliers, libéraux, élus, patients et résidents ». L’objectif affiché étant que « la santé de demain doit faire vivre ses valeurs et redonner confiance à nos concitoyens ».
La force du système de santé
La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a quant à elle débuté son discours en faisant un lien direct entre le centenaire de la FHF et les Jeux olympiques Paris 2024, en indiquant que c’était un double moment historique : « Il n’y aurait probablement pas de JO en France sans la force de notre système de santé ». Ce parallèle est un peu hasardeux, mais il fait le job quand le sport, si important pour la santé, est associé à des soignants qui n’arrêtent pas de courir à l’hôpital…
Le premier grand chantier de la ministre est celui des métiers du soin et de l’humain afin qu’ils retrouvent de l’attractivité et du sens : plus d’un million de professionnels doivent être recrutés d’ici 2030. De nouvelles modalités de rencontre entre l’offre et la demande à travers la construction de parcours de carrière dans chaque bassin de vie devront être mises en place. Les CDF feront en sorte que les assistants dentaires de niveau 2 ne soient pas les grands oubliés de ce projet.
La ministre a également répondu à l’une des priorités absolues du Premier ministre : le déploiement des services d’accès aux soins avec pour objectif d’atteindre 100 % de la couverture d’ici la fin de l’été. Un décret simplificateur sera publié en juin à cet effet.
Libéraux réduits à peau de chagrin
En dehors de la négociation conventionnelle des médecins qui doit enfin se clore après 18 mois de négociations, évoquée par la ministre, et d’une citation du président de la FHF, les professionnels de santé libéraux étaient les grands absents de ces deux discours ainsi que du salon en général. Cela n’est pas complètement étonnant au vu de l’organisateur, mais il est certain que la coordination public/privé est à améliorer pour répondre aux besoins des Français. On notera simplement la présence de l’URPS médecins libéraux d’Île-de-France, de l’association nationale des étudiant(e)s sages-femmes et de la Fédération nationale des syndicats d’internes en pharmacie et en biologie médicale (FNSIP-BM).
Heureusement, dans le livre blanc de la FHF publié à l’occasion de ce centenaire, « Agir maintenant pour bâtir la Santé de demain », la fédération hospitalière recommande d’instituer une unité de temps (chaque année) et de lieu (des discussions communes entre l’État, la CNAM, les fédérations hospitalières et les acteurs du premier recours) afin d’engager un véritable débat démocratique des priorités en matière de santé. Ce lieu d’échanges permettrait de faire vivre concrètement la solidarité entre les acteurs et deviendrait ainsi,réellement, « LE rendez-vous annuel de la santé et du médico-social »…