Depuis plusieurs années, les Chirurgiens-Dentistes de France (CDF) se sont engagés dans une démarche ambitieuse visant à faire évoluer le métier d’assistant dentaire. Cette initiative, portée par l’ensemble de la profession, a abouti à la création d’un nouveau métier : celui des assistants dentaires de niveau 2. Cette évolution majeure, inscrite dans la loi du 19 mai 2023 portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé (loi dite « Rist 2 »), est le fruit d’un travail collaboratif auquel les CDF ont activement participé. En tant que premier syndicat d’employeurs de la branche dentaire, ils se réjouissaient de cette avancée qui devait permettre non seulement de valoriser la carrière des assistants dentaires, mais aussi d’améliorer la prise en charge des patients. En élargissant les compétences des assistants dentaires, cette évolution devait alléger significativement la charge de travail des chirurgiens-dentistes tout en augmentant leur temps médical. Ces assistants dentaires de niveau 2, hautement qualifiés, prendraient en charge les tâches déléguées par leur praticien (prophylaxie et radiologie).
Le détricotage de la formation
Malheureusement, l’évolution de cette carrière est actuellement menacée par les orientations prises par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), service administratif rattaché au ministère de la Santé et de la Prévention. Au vu de la tournure des discussions, le temps de formation des futurs assistants dentaires de niveau 2 et la liste des tâches seront considérablement réduits et dépourvus d’intérêt pour la profession. Cette situation compromet les objectifs d’amélioration de l’accès aux soins dentaires et, encore plus grave, décrédibilise les actes pratiqués actuellement par les chirurgiens-dentistes !
La formation des assistants dentaires de niveau 2 doit être à la hauteur des enjeux en étant conforme aux exigences de la profession. Actuellement, un assistant dentaire de niveau 1 ne peut effectuer aucune tâche en bouche. Il est impératif que la nouvelle formation offre les compétences nécessaires à la pratique de tâches déléguées en toute sécurité, notamment en ce qui concerne les actes cliniques sur les patients. Les CDF rappellent l’importance de la liste des tâches déléguées, fruit d’un travail de concertation entre les différentes organisations professionnelles du secteur dentaire. Cette liste, qui fait consensus au sein de la profession, doit être préservée et respectée.
Les CDF se mobilisent activement
Les CDF appellent donc à une mobilisation collective pour garantir une formation de qualité pour les futurs assistants dentaires de niveau 2. Proactifs, les CDF ont pris les devants en interpellant directement la directrice générale de l’offre de soins, Marie Daude, les ministres concernés, Agnès Firmin-Le Bodo, puis Catherine Vautrin et enfin Frédéric Valletoux, ainsi que l’ensemble des parlementaires (députés et sénateurs). Les CDF ont invité ces derniers à déposer une question écrite pour interpeller le Gouvernement : plus d’une vingtaine ont été déposées à ce stade. Pour aller encore plus loin et avoir plus de poids auprès des pouvoirs publics, les CDF ont informé la presse par un communiqué détaillant les risques d’une formation« au rabais » et le coup d’épée dans l’eau que serait alors la loi Rist. En l’adoptant, les parlementaires avaient compris l’importance d’une évolution du métier d’assistant dentaire. En réduisant sa formation à peau de chagrin, la DGOS va à l’encontre des parlementaires !