La santé risque bien de se voir imposer un régime minceur qui n’autorise guère de marge de manoeuvre

Ou comment satisfaire une demande toujours plus grande dans un contexte qui impose de faire des économies ! 

Dans un climat social et politique tendu, où certains « responsables » partisans, censés être les plus au fait de la situation et des véritables enjeux, exacerbent les rancoeurs alors que notre pays a tant besoin de sérénité pour envisager l’avenir avec un minimum d’espoir et d’optimisme, c’est à cette équation impossible qu’est confronté le nouveau gouvernement. 

Sur fond de dette abyssale, il a l’obligation de concocter dans l’urgence un budget qui doit répondre aux injonctions de Bruxelles et des agences de notation et, pour ce qui nous concerne, un projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui ne peut s’exonérer de ces paramètres, alors que le monde de la santé est en souffrance. À l’hôpital comme en médecine libérale de proximité, il faut plus de moyens alors que manifestement on ne les a pas. 

Cela revient, à peu de choses près, à l’équation suivante : comment faire plus et mieux avec moins ? En attestent Laurent Saint-Martin, ministre auprès du Premier ministre chargé du Budget et des Comptes publics, qui affirme, « qu’il s’agit de renouer avec l’équilibre et d’exercer un effort de freinage afin de réduire le déficit », et Geneviève Darrieussecq, nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, qui déplore une « progression des dépenses de santé plus rapide que la richesse nationale ». 

Autrement dit, la santé risque bien de se voir imposer un régime minceur qui n’autorise guère de marge de manoeuvre et une hypothèse envisagée, connue des chirurgiens-dentistes, le transfert vers les complémentaires santé d’une fraction des consultations des médecins et des sages-femmes en relevant le ticket modérateur de 30 à 40 % sur ces actes. 

Et puisqu’on parle des complémentaires santé : si nous comprenons les contraintes budgétaires, il ne faudrait pas que ces transferts soi-disant indolores, glissent sournoisement vers une médecine à deux vitesses, loin de l’universalisme originel de la Sécurité sociale. 

À longueur de transferts et de sous-financements, cette équation budgétaire insoluble conduira inéluctablement à une restructuration de notre système de santé qui pourrait marquer un grave recul par rapport à ses ambitions et ses objectifs constamment affichés. 

Pierre-Olivier Donnat

Président des CDF

Politique

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