Face à un déficit qui s’envole et une dette qui s’alourdit, la pérennité de notre système de santé est en jeu.

L’interminable feuilleton du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) semble enfin être arrivé à son terme.

Une nouvelle motion de censure contre le recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote la troisième partie et l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 a été rejetée. Son adoption sans modification par le Sénat les 17 et 18 février vaut adoption définitive par le Parlement.

Et à l’heure des comptes, les chiffres donnent le vertige : après 18,2 Mds € en 2024, le déficit de la Sécurité sociale sera supérieur à 22 Mds € en 2025, contre 16 Mds € dans le premier PLFSS qui fit chuter le gouvernement Barnier.

La dette publique française, qui désigne l’ensemble des emprunts contractés par les administrations publiques dont la Sécurité Sociale, et qui ne sont pas encore remboursés, atteint des sommets tout aussi vertigineux. À la fin du deuxième tri-mestre 2024, elle s’établissait à 3 228,4 milliards d’euros d’après la dernière publication de l’Insee, soit 112 % du produit intérieur brut (PIB) qui représente l’ensemble de la richesse produite dans notre pays par tous les acteurs publics et privés.

Cette réalité budgétaire pose un défi de taille pour l’Assurance maladie. Son déficit chronique remet en cause la pérennité de notre modèle de protection sociale. Face à une pression financière croissante, la soutenabilité du système de santé français est en jeu.

Les dépenses de santé ne cessent d’augmenter sous l’effet du vieillissement de la population, des progrès médicaux et de l’augmentation des maladies chroniques. Or, dans un contexte d’endette-ment massif, la question de la rationalisation des dépenses devient cruciale. Réduire les déficits publics pourrait signifier une diminution des remboursements et un report croissant sur les complémentaires santé et les patients.

Faut-il attendre que seul l’arbitrage budgétaire détermine l’avenir du système de santé ? Faut-il se résoudre à des coupes drastiques au nom de l’austérité, ou repenser dès aujourd’hui l’organisation des soins et le financement de l’Assurance maladie pour garantir son efficacité et son universalité ? Le temps nous est compté. L’enjeu est majeur : sans réforme structurelle, notre système solidaire risque de devenir inégalitaire et inefficace.

Il est temps d’engager un débat public sur les choix cruciaux pour notre système de santé, afin d’éviter que cette dette nous empêche de réfléchir et de penser l’avenir en nous laissant comme seule solution la réduction de l’accès aux soins pour tous.

Pierre-Olivier Donnat

PRÉSIDENT CONFÉDÉRAL

Politique

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