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PASS-LAS : le naufrage annoncé

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22.01.25

Avec plus de 100 parcours PASS – LAS référencés rien qu’en Île-de-France, l’entrée dans les études de santé, autrefois sélective mais claire, est devenue une jungle sans nom et sans pilote.

La plateforme d’orientation « Parcours sup » vient d’être ouverte aux inscriptions pour les souhaits des élèves de terminale. Comme chaque année, les for-mations en santé seront les plus demandées et se retrouveront dans les vœux exprimés par plus de 20 % des bacheliers.

Il faut pourtant avoir le goût de l’inconnu pour se lancer dans les études de santé en France, depuis la dernière réforme entrée en vigueur en 2020. À moins de prendre la tangente sans délai pour rejoindre le parcours désiré dans une école ou une université européenne dont l’offre de formation apparaît limpide.

Dans ce contexte, la Cour des comptes a présenté, le 11 décembre dernier, un rapport sur l’accès aux études de santé à la commission des affaires sociales du Sénat.

Elle y dénonce « un système complexe, illisible pour tout le monde, dans un cadre réglementaire permissif ». Avec plus de 100 parcours PASS – LAS1 référencés rien qu’en Île-de-France, l’entrée dans les études de santé qui était autrefois sélective mais de plus en plus inadaptée, est devenue une jungle sans nom et sans pilote. L’objectif poursuivi de diversification des profils est totalement raté et clairement dénoncé dans ce rap-port dont on peut saluer la clarté.

Au-delà du constat, la Cour émet 10 recommandations qui pourraient fonder une réflexion sur une nouvelle réforme à engager. Nous ne pouvons approuver celle qui préconise d’expérimenter un accès direct aux études de pharmacie et de maïeutique. Alors que tout est fait pour favoriser les exercices coordonnés, imaginer dissocier la seule partie commune à toutes les études médicales a de quoi surprendre. Pour les CDF, le tronc commun doit être maintenu et même renforcé. Il crée le socle et la transversalité essentiels à l’adaptabilité des futurs praticiens et au travail collaboratif indispensable autour des patients.

Si le ministre de la Santé, Yannick Neuder, semble mobilisé pour faire bouger les choses, les doyens des facultés de santé qui ont admis certaines difficultés sur ce sujet devant le Sénat n’ont proposé aucune réforme permettant un accès aux études lisible et attractif.

Alors, pendant que tout le monde s’interroge, les lycéens et leur famille continuent de naviguer à vue. Et sur le terrain, nous voyons toujours plus de Français choisir la simplicité ailleurs… ou renoncer.

Alain Vallory

Secrétaire général des CDF

Politique

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