Nous, les CDF, nous avons un devoir ; défendre les intérêts de la profession et de chaque chirurgien-dentiste. Quitte à faire face à l’absurde !

Dans l’un des multiples mails reçus ces derniers jours à CDF-Services, un confrère nous interroge en ces termes : « J’ai découvert ce WE la nécessité de posséder un certibiocide… Pouvez-vous me confirmer cette obligation, car j’ai vraiment cru à une blague… »

Hélas, ce n’est pas une blague mais une mauvaise farce dont est devenue coutumière cette administration paperassière qui a pris le pas sur toute pensée politique responsable.

Par une erreur d’interprétation d’un arrêté du ministère de l’Écologie, les cabinets médicaux et dentaires se trouveraient concernés par l’obligation de certibiocide, certificat qui deviendra nécessaire pour utiliser les désinfectants habituellement employés dans nos cabinets. Alors que ces produits ont, dans leur écrasante majorité, le statut de dispositifs médicaux, non concernés par le certibiocide. Et que tous ces produits sont déjà strictement encadrés par des normes de sécurité sanitaire pour leur acquisition, l’évaluation des risques qu’ils occasionnent et la prévention de ces risques pendant leur utilisation.

Autrement dit, on nous imposerait une formation d’une journée de 7 heures tous les cinq ans bien que le sujet ne nous concerne pas ! Dérive absurde dont le seul résultat serait de faire perdre du temps médical au chirurgien- dentiste.
« L’information » s’est répandue comme une traînée de poudre via les réseaux sociaux, soutenue par les « vendeurs de formations ». Certains ont suivi sur le mode « Quand on ne sait pas où l’on va, il faut y aller… Et le plus vite possible.1 » Mais la très grande majorité des praticiens s’est interrogée, indignée, incrédule !

Ce numéro du CDF Mag, spécial littérature scientifique, apporte un complément appréciable à nos obligations de formation, déjà assez nombreuses, celles qui visent la qualité et la sécurité des soins2. De nouvelles obligations dans ce registre ne seraient pas suivies simplement en agitant le bâton ! Il faut convaincre celle ou celui qui sacrifie une journée d’exercice clinique pour une formation, que celle-ci se justifie sur le fond et que l’investissement du praticien améliore son exercice et réponde aux besoins de son équipe et de ses patients.

Cet épisode kafkaïen du certibiocide aggrave notre perte de confiance dans nos institutions. Nous devons assurer l’accès aux soins de nos concitoyens mais nous sommes de plus en plus piégés par une bureaucratie excessive, une inflation normative rampante, qui étouffe notre capacité à travailler et à répondre aux besoins de la population.

Certains se nourrissent de cette inflation normative pour vendre des « solutions », d’autres assurent une courroie qui transmet la contrainte sans analyse préalable, ni contestation possible !

Les uns défendent leurs intérêts, les autres croient assurer leur mission.

Nous, les CDF, nous avons un devoir ; défendre les intérêts de la profession et de chaque chirurgien-dentiste. Quitte à faire face à l’absurde !

Marc Sabek

1er Vice-Président

1. Jacques Rouxel / Les Shadoks
2. Maintenir à jour ses connaissances, améliorer ses pratiques, DPC, AFGSU, radioprotection, etc.

Politique

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