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Et pourquoi pas « arracheur de dents » ? 

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29.08.24

Si l’Assurance maladie souhaite que nous recevions nos patients dans les conditions du XIXe siècle, qu’elle le dise ! 

L’Assurance maladie prépare sa campagne de communication pour informer la population du nouvel Examen bucco-dentaire (EBD) qui sera annualisé à compter de janvier prochain. 

Dans un projet de lettre destinée à informer les assurés, la profession est nommée à plusieurs reprises par son sobriquet. Nous laisser nommer « dentistes » plutôt que « chirurgiens-dentistes » par une institution comme l’Assurance maladie reviendrait à accepter de dénaturer un titre universitaire qui, comme tous les titres, porte un poids fondamental. L’idée que les Français seraient trop simplets pour comprendre le terme « chirurgien-dentiste », serait tout aussi inacceptable. 

Poussée dans une logique de nivellement par la simplification à outrance, cette utilisation piétine 200 ans d’histoire et porte gravement atteinte à la profession. 

Si l’Assurance maladie souhaite que nous recevions nos patients dans les conditions du XIXe siècle, qu’elle le dise ! 

Depuis la loi du 30 novembre 1892, le titre de chirurgien-dentiste est devenu officiel après être apparu en 1728, lorsque le chirurgien Pierre Fauchard a écrit son livre « Le Chirurgien-dentiste, ou traité des dents ». Les combats furent nombreux pour en arriver aujourd’hui à une parité progressive avec les autres disciplines universitaires et médicales, y compris sur le plan hospitalo-universitaire. La liberté de prescription en 1971, la capacité professionnelle en 1972, la création des UFR d’odontologie et la disparition des écoles dentaires, le doctorat d’exercice, tout cela se retrouve dans le titre de chirurgien-dentiste. 

Dans un écrit émanant d’une institution comme l’Assurance maladie, prendre des libertés avec un titre officiel est une atteinte à l’honneur de la profession. Cette « liberté » nie la nature médicale et constitue un dénigrement offensant à l’égard de notre profession. On note au passage que, dans ce même courrier, l’Assurance maladie prend soin de ne pas raccourcir ou simplifier sa propre dénomination. 

Après le déclassement ciblé de la profession de chirurgien-dentiste en diminuant les remboursements obligatoires de tous les actes dentaires à 60 % en 2023, réduire les chirurgiens-dentistes à ce qu’ils étaient avant 1892 n’a rien d’engageant pour le futur EBD censé être le fer de lance d’une génération sans carie. 

Alain Vallory

Secrétaire général

Politique

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