Les convictions du nouveau ministre seront-elles conformes à celles du député-rapporteur ?

Selon le communiqué officiel, le Dr Yannick Neuder, cardiologue, nommé ministre de la Santé et de l’Accès aux soins le 23 décembre 2024, incarne une nouvelle ère pour le système de santé français. On ne s’étonnera donc pas que l’une de ses premières actions symboliques ait été de soutenir le « dry january », ce challenge qui consiste à ne pas boire d’alcool durant tout le mois de janvier.

Le nouveau locataire de l’avenue de Ségur a-t-il pour ambition de mettre notre système de santé au régime sec ? Rien n’est moins sûr si l’on observe ses déclarations alors qu’il était, il y a quelques semaines encore, député et rapporteur général du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Il se déclarait ainsi fin octobre « opposé à une réduction du remboursement des soins par la hausse du ticket modérateur, qui se traduirait par un transfert de charge de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé ». Comme il avait aussi clairement indiqué dès 2023 qu’il regrettait la méthode qui avait consisté à transférer au titre du seul secteur dentaire, plus de 500 millions d’euros vers les complémentaires, y voyant un risque de renoncement aux soins pour les près de 3 millions de Français sans contrat « mutuelle ».

Alors que Yannick Neuder situait déjà au printemps dernier le système de santé français « au bord du gouffre », son expérience médicale et politique sera-t-elle suffisante pour naviguer entre les écueils de la censure parlementaire, les défis budgétaires, les réformes nécessaires, les attentes des professionnels de santé et de nos concitoyens ?

De toute évidence, la mission du nouveau ministre sera des plus ardues, dans une période marquée par les incertitudes politiques. Quid alors dans ce contexte des dispositions concernant l’examen bucco-dentaire (EBD) et les soins qui lui sont associés ? Quid alors du cofinancement de la prévention bucco-dentaire entre l’Assurance maladie obligatoire et les complémentaires par application d’un ticket modérateur de 40% ?

Les modifications législatives relatives aux nouvelles modalités de l’EBD et des soins associés, ainsi que le report au 1er avril 2025, inscrits dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, ont été remis en cause par la censure de ce dernier. Le rapporteur général du PLFSS devenu ministre de la Santé est désormais en charge des concertations avec les différents groupes parlementaires en vue d’un nouveau vote du budget pour la Sécurité sociale. Les convictions du nouveau ministre seront-elles conformes à celles du député-rapporteur ?

En attendant la suite du feuilleton législatif du PLFSS, nous vous souhaitons une bonne et heureuse nouvelle année.

Pierre-Olivier Donnat

Président des CDF

Politique

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