La fraternelle aveyronnaise
CDF Mag 2116-2117 du 17-24 avril 2025

Propos recueillis par Anne-Chantal de Divonne
Installé à Druelle, près de Rodez, Pascal Bru a pris l’an dernier les rennes du syndicat de l’Aveyron. Un département où la défense de la profession rime avec confraternité et singularité !
CDF Mag : Comment êtes-vous entré aux CDF ?
Pascal Bru : Plutôt que de m’engager dans la politique ou des mouvements associatifs dans lesquels je baignais par mes origines familiales, j’ai choisi le syndicalisme grâce à un de mes professeurs de la fac de Toulouse, George Etienne, qui était aussi président du syndicat de l’Aveyron. Il a vu l’opportunité de faire revivre le syndicat au travers de 2 jeunes qui s’installaient, Régis Nègre et moi-même. Après avoir été trésorier, secrétaire et vice-président, j’ai succédé l’an dernier à Régis Nègre, président du syndicat pendant de nombreuses années.
Je ne souhaitais pas particulièrement continuer mais je n’étais pas certain que quelqu’un reprenne le flambeau !
Quelles sont les spécificités de votre département ?
P. B. : La confraternité y est forte. Elle est née de nos installations clairsemées dans un très grand département, montagneux et vallonné, qui nécessite 2 h 30 pour le traverser du nord au sud et plus d’une heure et demie d’est en ouest. Notre syndicat s’apparente à une fraternelle de chirurgiens-dentistes de l’Aveyronnais dans laquelle nous n’avons jamais voulu coller l’étiquette du syndicat.
Les projets portés par le national n’ont pas toujours notre accord et nous pensons utile de faire entendre notre singularité au sein des CDF.
Sur un plan démographique, l’Aveyron a la chance d’être entouré de 3 facultés, Clermont-Ferrand, Toulouse et Montpellier, qui nous envoient des stagiaires. Nous avons cependant des difficultés avec Toulouse, à 1 h 40 de Rodez, qui planifie le temps de stage les jeudis sur toute l’année au lieu de regrouper les heures sur 3 mois comme le font les 2 autres facs.
Le département est correctement doté à Rodez et Millau mais aux abords, la situation est catastrophique. Je pense cependant que cela ne va pas durer avec l’arrivée de nombreux étudiants diplômés à l’étranger. La question est plutôt de savoir s’il y aura des praticiens pour accompagner certains de ces jeunes diplômés qui manquent de compétences !
Un autre aspect important de notre département est la solvabilité des patients. Installé depuis 2004, je n’ai eu qu’un impayé. Et nous avons la chance d’avoir des cabinets très bien équipés.
Comment comptez-vous développer le syndicat et entretenir la confraternité ?
P. B. : Par les formations que nous organisons entre nous et les rencontres confraternelles. Cette année, notre assemblée générale sera groupée avec une formation à la CCAM et un dîner auxquels sont aussi invités les non syndiqués. Avec une jeune consoeur, Amandine Arthus, nous relançons les U35 qui organisent des apéros, un en hiver, un en été.
L’apéritif de bienvenue des jeunes, un samedi soir en début d’année, a rassemblé une cinquantaine de jeunes sortis de la fac ou en remplacement. C’est considérable pour notre syndicat qui regroupe 70 syndiqués sur un département de 120 à 130 praticiens en activité. Les jeunes ont été très surpris par l’ambiance et la sympathie entre nous.
Pour favoriser la vie syndicale du département, notre chance est d’avoir une secrétaire qui est aussi secrétaire de l’Ordre, de l’UFSBD, de la formation continue et assistante dentaire !
Qu’est-ce qui vous motive en tant que responsable syndical ?
P. B. : La défense de notre profession de santé, de l’art dentaire et de la santé bucco-dentaire dans son ensemble : les praticiens et les patients. Je ne suis pas d’accord avec des praticiens qui veulent une liberté absolue au détriment du soin de patients. Il faut que les praticiens puissent exercer leur art dans les meilleures conditions et que les patients aussi puissent en bénéficier dans les meilleures conditions. J’ai toujours retrouvé cet intérêt conjoint aux CDF.