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 OAM, tout, tout, vous saurez tout !

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17.04.25

Tout, tout, vous saurez tout ! 

CDF Mag 2116-2117 du 17-24 avril 2025

 

Propos recueillis par Laura Chauveau

Selon la Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS), 4 à 10 % de la population adulte française est atteinte d’apnées du sommeil, voire plus, un grand nombre de patients n’ayant pas encore été diagnostiqués. Or, le rôle des chirurgiens-dentistes en matière de détection, de prévention et de traitement des troubles respiratoires du sommeil via la réalisation d’orthèses d’avancée mandibulaire est majeur. Le Dr Bernard Mantout anime justement, via CDF Formations, une formation complète sur le sujet.

 

CDF Mag : Vous dispensez, dans le cadre de CDF Formations, une formation sur les orthèses d’avancée mandibulaire (OAM) et les troubles respiratoires obstructifs du sommeil. En quoi consiste-t-elle ?

Bernard Mantout : Elle vise, en six heures, à faire le point sur les troubles respiratoires du sommeil (TRS) tels que le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAOS) et les ronflements associés, le protocole pour la réalisation des OAM ainsi que leurs indications, contre-indications et conditions de prise en charge. Elle s’adresse aux praticiens novices comme à ceux souhaitant conforter leur pratique en la matière. Pour rappel, une telle formation – en plus de la formation initiale – est imposée par les textes légaux à tous les chirurgiens-dentistes souhaitant réaliser des OAM et obtenir la prise en charge de leurs honoraires par l’Assurance maladie.

C’est également l’occasion de rappeler le rôle de santé publique des chirurgiens-dentistes ?

B.M. : En effet. Les chirurgiens-dentistes ont un rôle crucial à jouer dans la détection, la prévention et le traitement des TRS grâce, pour les adultes, aux OAM. Certes, la tarification liée à la réalisation des orthèses d’avancée mandibulaire (LBLD017 + YYYY465) n’est pas, en soi, attractive. Néanmoins, repérer et traiter tôt un SAOS, c’est réduire pour les patients le risque d’affections associées : maladies cardiovasculaires (hypertension, trouble du rythme…), diabète de type 2, AVC, maladie d’Alzheimer, syndrome dépressif, glaucome, énurésie nocturne… C’est aussi leur éviter, faute de traitement, de devoir à terme être équipés d’une machine à pression positive chargée d’envoyer continuellement de l’air sous pression dans les voies respiratoires, ce qui est non seulement contraignant, mais en plus coûteux. Le ronflement, quant à lui, au-delà de la « nuisance sociale », a un impact significatif sur la qualité de sommeil de la personne concernée et peut lui aussi entraîner des conséquences néfastes pour sa santé.

Quels sont les chiffres, concernant le SAOS ?

B.M. : C’est un enjeu majeur de santé publique qui affecte près de 10 % de la population adulte masculine avec une moindre prévalence pour la population féminine. Pourtant, cette pathologie reste méconnue et largement sous-diagnostiquée, avec moins de deux cas sur dix identifiés. Certains signes, repérables au cabinet dentaire, doivent alerter : troubles ventilatoires, troubles de la déglutition, typologie crâniofaciale de type rétrusif et/ou déficit de développement transversal des maxillaires…

Le SAOS affecte également les enfants…

B.M. : En effet. Il faut savoir qu’environ 3 % des enfants que nous, chirurgiens-dentistes, recevons en consultation, souffrent d’apnée du sommeil, sans que celle-ci soit détectée. Et ce sans distinction de sexe et un pic de prévalence vers 6 ans. De plus, environ un tiers des enfants obèses sont concernés. De même, lorsque les enfants sont extrêmement turbulents – au point de faire penser à un TDAH, par exemple – ou, au contraire, qu’ils somnolent en classe, cela peut être le signe qu’ils dorment mal la nuit et qu’ils devraient peut-être consulter un médecin spécialiste du sommeil. Ce sont des points que j’évoque au cours de la formation. OAM


Bio express

Le Dr Bernard Mantout, chirurgien-dentiste et formateur, est un pionnier de la technique de l’OAM en France. Ex-assistant hospitalo-universitaire de la faculté d’odontologie de Marseille et ex-praticien attaché au service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale du CHU Timone-Conception à Marseille, il a encadré bénévolement, pendant trente ans, le DU d’occlusodontie au sein de la faculté d’odontologie de Marseille. Ancien membre du conseil de gestion de la Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS), il est actuellement président de la Société française d’orthosomnie oropharyngée (SFO2).

Informations pratiques

Renseignements et inscription pour la formation « Orthèses d’avancée mandibulaire et troubles respiratoires obstructifs du sommeil » sur cdf-formations.fr. Une prise en charge est possible par le FIF-PL.

Pour plus d’informations, contacter CDF Formations par téléphone au 01 56 79 20 20 ou par mail à l’adresse formations@lescdf.fr.

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