Quel que soit l’embourbement du moment, nous pointerons le réel et continuerons à réduire la distance entre le pouvoir central et les soignants dans les territoires.
L’horizon est assombri, chargé d’orages.
Notre pays avance, fébrile, dans un champ d’incertitudes. Les chirurgiens-dentistes, comme une majorité de leurs concitoyens, sont traversés par des sentiments de colère et de frustration. Ils sont surtout inquiets, angoissés face à un lendemain imprévisible.
Dans ce brouillard des hypothèses et des perspectives, une seule certitude : l’instabilité fiscale et sociale sera au rendez-vous. Les classes moyennes, avec les chirurgiens-dentistes et l’écrasante majorité des professionnels libéraux, seront amenées, encore une fois, à payer pour réparer les dommages de politiques inconséquentes… et financer une dette publique que continueront à gonfler les ambitions illusoires et les promesses irresponsables.
La surenchère politique déraisonnable alimente cette chimère de l’État providence où chacun veut être mieux rémunéré, moins travailler, payer moins d’impôts, partir plus tôt en retraite… tout le monde demande plus et voudrait qu’on lui réclame moins !
Et certaines centrales syndicales nourrissent ce cercle de l’exagération ; les chantages répétés de bloquer l’organisation des JO n’étaient qu’un épisode supplémentaire marquant leur dérive de boutiquiers, indifférents à l’intérêt général.
Mais nous, corps intermédiaire, qui avons su préserver notre autonomie en évitant de verser dans les querelles partisanes, nous continuerons à représenter tous les chirurgiens-dentistes de France, à nous opposer en leur nom, à proposer, à négocier, à partager nos idées et notre expertise, à cultiver le compromis où convergent l’intérêt du praticien et celui du patient.
Quel que soit l’embourbement du moment, nous pointerons le réel et continuerons à réduire la distance entre le pouvoir central et les soignants dans les territoires.
Là où les réseaux sociaux s’enflamment et s’invectivent, nous poursuivrons les échanges tempérés et le dialogue qui prépare la synthèse.
Là où les fractures se multiplient, les clivages s’accentuent, nous investirons les lieux de rencontre et de dialogue à la recherche de constructions pragmatiques.
Dans la tempête qui se lève, notre mouvement professionnel reste une bouée sécurisante à laquelle s’arrimer. Après un choix des urnes qui brouille la perspective, nous n’allons pas arrêter de soigner, d’entreprendre et de construire. Nous regardons demain avec confiance, nous sommes les Chirurgiens-Dentistes de France, pays de l’invincible espérance et du progrès.